Depuis 2017, le groupe d’accueillantes met en œuvre, avec l’appui de la déléguée aux droits des femmes du Finistère, des services de DDEST et l’étroite collaboration du SIAO 29, des accueils de femmes victimes de violences au sein de leur domicile. Seuls deux accueils de femmes ont eu lieu en 2019, représentant 29 jours d’accueils. La volonté du groupe d’accueillantes reste intacte et de nouveaux accueillant.es du CIVAM sont intéressé.es d’y participer.
Alors quels sont les difficultés, les points de blocages pour le développement de ces accueils en milieu rural ?

Dans son rapport 2020, le SIAO 29 indique que les 3/4 des appels d’urgences proviennent du Pays de Brest, territoire le plus densément peuplé du département et où se concentrent également la majorité des dispositifs d’accueil. Les retours du SIAO lors de la proposition d’accueil CIVAM à des femmes vivant exclusivement en milieu urbain montrent une appréhension de ces femmes à vivre (même temporairement) en milieu rural : vais-je trouver un distributeur ? Des commerces ? Dois je travailler à la ferme ? (ce préjugé est encore tenace !) Comment vais je me déplacer ?
Même si des réponses peuvent être apportées, convaincre des femmes d’être accueillies à la campagne est peut être illusoire pour la majorité des éventuelles situations orientées.

Mais alors, qu’en est il des femmes vivant en milieu rural ? Subissent elles elles aussi des violences ? N’ont elles pas besoin elle aussi des besoins d’accueil dans leur « milieu » ?
Les associations de lutte contre les violences faites aux femmes dans le département nous démontrent l’inverse : oui, le milieu rural n’épargne pas les femmes. Et même, bien au contraire… Un rapport du Sénat en 2021 parle des violences en ruralité comme une double peine : une faible présence des services publics et une absence d’anonymat.

L’idée du CIVAM, plus que jamais pour développer les accueils mais aussi aller au-delà, souhaite initier une réflexion, conjuguée avec les institutions et associations de lutte contre les violences, sur les spécificités des violences en milieu rural. Dans l’idée de faire réseau et de rendre ce maillage efficace, de construire une culture commune.